Charlotte de David Foenkinos

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David Foenkinos sort de son registre habituel pour nous retracer la vie de Charlottte Salomon, artiste peintre juive/allemande morte dans les camps. Son enfance est marquée par une histoire familiale dramatique, de génération en génération les suicides s’enchainent. Pourtant son père tentera de lui offrir une belle enfance. Nous traversons avec elle les années difficiles d’une adolescente juive à Berlin dans les années 30 : elle arrive tout de même à s’inscrire aux beaux arts alors que depuis 1933 les juifs n’ont presque plus le droit d’étudier. Mais grâce à un professeur qui admire son travail, elle pourra intégrer l’école et s’investir à fond, jusqu’au jour où elle gagne un prix qu’elle ne peut pas récupérer du fait de son statut de juive.

Sa vie n’est que survie c’est le centre du récit ; la vie, la mort, la survie. Alors elle crée, elle va créer l’histoire de sa vie, toute sa vie grâce à son don pour la peinture. L’oeuvre de sa vie, elle va la confier à son médecin car elle sait… elle sait que rien n’est jamais sûre, qu’elle peut se faire arrêter au coin d’une rue, en allant à la boulangerie, ou bien se faire dénoncer par un voisin.

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Le style d’écrire de Foenkinos est assez proche du conte, c’est comme une histoire qu’on raconte à l’oral et dont on ne veut pas connaître la fin au point de se boucher les oreilles. Avec des phrases courtes et poignantes.

C’est difficile d’en faire une chronique constructive, une chronique tout court. je ne sais pas quoi vous dire. C’était touchant, émouvant, énervant, violent. Tout à la fois.  Ce sont des scènes très fortes, sans longues descriptions, courtes et puissantes. C’est de la poésie.

Pendant ma lecture, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller chercher ses oeuvres sur internet «  Leben or theater ? »   La vie ou le théâtre ? C’est le titre de son oeuvre, de l’oeuvre de sa vie. 

En  bref, c’est une chronique très bordélique, je suis désolée.

David Foenkinos dresse avec talent le portrait de charlotte, cette femme sensible et courageuse à la limite de la folie, qui aime jusqu’à l’obsession, entourée par les démons de son passé familiale, artiste solitaire et torturée, jusqu’à la fin, jusqu’au bout de sa courte, très courte vie…

ça donne envie de découvrir encore un peu plus cette artiste.

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Extraits. 

« Les mots n’ont pas toujours besoin d’une destination.
On les laisse s’arrêter aux frontières des sensations.
Errant sans tête dans l’espace du trouble.
Et c’est bien le privilège des artistes : vivre dans la confusion. »

« Albert tente de rassurer sa fille comme il peut.
Mais, existent-ils les mots qui atténuent la haine des autres ?
Charlotte se replie davantage.
Elle ne cesse de lire, rêve de moins en moins.
C’est à cette période que le dessin entre dans sa vie.
La passion de la Renaissance lui permet de quitter son époque. »

« Il a des théories sur le rangement des livres.
Notamment celle du bon voisinage
Le livre que l’on cherche n’est pas forcément celui que l’on doit lire.
Il faut regarder celui d’à côté. »

12 commentaires

  1. Ce n’est pas une critique bordélique, on sent ce que tu as ressenti grâce à cette lecture, et c’est le principal ! C’est vrai que faire une chronique sur ce roman est plutôt difficile, j’ai mis du temps à rédiger la mienne qui pour l’instant est dans mon petit stock d’articles haha. Mais bon, j’ai tout de même trouvé quelques points négatifs, bien que c’est un roman qui regorge d’émotions !

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