La Gaité De Justine Levy

 

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la-gaiete_justine-levyC’est le paradis, c’est mon paradis, je ne sais plus rien de la politique, des livres qui paraissent, des films, des projets de Pablo, de l’autre vie, la leur, c’est comme un jeûne, une ascèse puéricultrice, c’est comme si j’avais été opérée de ma vie d’avant, je ne sais pas si ça reviendra, je ne sais même pas si je le souhaite, j’adore cette nouvelle vie de mère
de famille un peu débile mais résignée, les jours cousus les uns aux autres par l’habitude et la routine, je me voue tout entière à mes enfants, je les tiens fort dans mes bras, je les tiens fort par la main, et bien sûr qu’eux aussi me tiennent et qu’ils m’empêchent de tomber, de vriller, bien sûr qu’eux aussi me rassurent, me comblent, me protègent et me procurent cette joie bizarre, assez proche de la tristesse peut-être, parce que je vois bien que ce n’est plus seulement de l’amour, ça, au fond, c’est de l’anéantissement.

 

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Ce livre s’appelle  » la gaité » et il commence par  » quand j’ai appris que j’étais enceinte j’ai décidé d’arrêter d’être triste » . D’emblée, il met le lecteur au défi : la gaieté, vaste programme… et c’est un combat contre la tristesse que Justine levy nous raconte.

C’est l’histoire de Louise, de son mari, de ses enfants, de son enfance à elle. Tout est découpé et regroupé. Car quand on devient maman (j’imagine) notre enfance nous revient en pleine face avec sans doute pleins de questions. Et surtout, surtout ne pas reproduire les mêmes erreurs.

Logo - Note 4On voit Louise se battre contre la tristesse, contre elle-même, contre ses mauvais souvenirs, son enfance pourrie. Elle se bat contre tout ça, pour ses enfants, elle les aiment d’un amour pur et inconditionnel . Et malgré tout ça , ce n’est pas facile de lutter contre cette tristesse qui s’agite sur nos têtes. La moindre petite chose, une odeur, un objet , un souvenir peut faire voler tout ça en éclat.

Dans son roman, Justine Lévy nous prouve qu’il est possible d’être heureux, même si c’est avec des hauts et des bas. Ce roman est un bel exemple d’amour et d’espoir. Elle décrit tout ça avec beaucoup de réalisme et d’humour.

 

Extraits

Mais on a jamais parlé de tout ça, on se comprenait sur la musique mais pas sur le chagrin, nos parfums mais pas sur cette peine qu’elle m’a refilée, et c’est pour ça que moi j’ai décidé d’arrêter la contagion, pour eux, pour mes enfants, stop, cordon sanitaire, compresse hémostatique, Bétadine, Coalgan, Surgicel, j’ai sorti tout l’arsenal et j’ai bloqué la transmission.

 le problème avec la méchanceté, la méchanceté pure, totale, c’est que ça n’a rien à voir ni avec la force, ni avec le courage, ni avec l’humour ou l’intelligence, c’est une maladie sans traitement, sans médicament, ça ne s’atténue pas avec l’âge ou avec les épreuves ou les joies de la vie, non, on ne peut rien y faire, c’est comme le désespoir, ça finit par se retourner contre vous et par vous bouffer de l’intérieur.

 

On m’avait dit le couple ! le couple ! prévoyez des moments pour le couple ! mais rien ne nous a fait sentir un couple comme d’avoir décidé de fabriquer, ensemble, Pablo et moi, des enfants.
On était déjà un couple avant. Mais là, c’est comme si on avait accédé à un autre niveau, le degré supérieur du couple, plus difficile, plus impressionnant. Et moi, en tout cas, je suis retombée amoureuse de lui, d’une manière nouvelle, plus joyeuse, plus euphorique, en voyant quel genre de père il est devenu.

8 commentaires

  1. Je viens de le terminer et j’ai finalement beaucoup aimé ce livre… J’étais sceptique au début, j’ai eu du mal à me faire au style de l’auteur (pourtant très travaillé et très agréable), mais finalement, j’ai l’impression de m’être pris une vraie claque en lisant ce livre !

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