BlackStar, David Bowie par la Tortue

La chronique d'alex

En ce début d’année, comment aurais-je pu me douter qu’en achetant le nouvel album de Bowie ce serait son dernier ? Le dernier opus d’un artiste aux multiples facettes qui m’a tant fait voyager au fil d’innombrables albums… c’est avec tristesse que je vais vous parler de mon ressenti sur cet album qui résonne en moi tel un chant du cygne.

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Oublions l’album The next day sorti deux ans plus tôt ; sorte de résurrection de Bowie après 10 ans de silence radio qui s’avérait n’être qu’un best-of de la carrière de Bowie. La véritable résurrection artistique du monsieur s’opère dans cet album. Seulement 7 morceaux mais quels morceaux ! Bowie se fait à nouveau avant-gardiste comme lors de ses grandes époques musicales. Ambitieux, innovant, aventureux, expérimental ; cet album est tout ça à la fois et cela fait un bien fou d’entendre à nouveau Bowie s’éloigner du chemin de la facilité musicale calibrée pour la radio et s’essayer à proposer quelque chose de vraiment frais et surtout original.

Cet album qui s’avère être son dernier coup d’éclat démarre par Blackstar, morceau à l’atmosphère oppressante de 10 minutes. Mystique, envoutant, on ne pouvait démarrer mieux. S’en suit Tis a pity she was a whore, cacophonie musicale maîtrisée aux relents jazz juste jouissive tellement les instruments virevoltent autour des textes du bonhomme. Puis le single Lazarus arrive et résume à lui seul tout ce qu’est  l’album. Sombre mais surtout ultra classieux. On se met à penser très fortement que tout ceci est assez autobiographique surtout lorsque l’on connaît la dramatique réalité de la mort de Bowie. Et le dernier morceau de l’album intitulé « i can’t give everything away » ne nous ôtera pas l’idée que tout ceci était pensé comme un dernier fait d’armes par l’artiste. Car toujours dans une ambiance nappée de guitares et de synthés sombres, Bowie semble directement s’adresser à son public se lamentant qu’il ne peut pas tout donner…Savait-il que ce serait son dernier album ? Si c’est le cas, il aura mis sa fin en scène comme ce fut le cas pour toute sa carrière d’artiste. Chapeau à lui. Il signe là un album testament désarmant de noirceur et d’honnêteté.

Pour conclure c’est certes un album loin des sentiers battus des radiophoniques Let’s dance et consorts ; c’est effectivement un album expérimental aux tendances jazzy notamment avec un saxophone omniprésent disséminé tout au long de l’album qui nécessitera plusieurs écoutes pour être pleinement apprécié. Mais c’est surtout une pépite sombre, habitée par un esprit hanté par ses cicatrices invisibles (dixit le morceau Lazarus) qui témoigne avec éclat de la fin d’un grand de la musique. Jusqu’au bout il n’aura cessé d’inventer, de proposer des orientations musicales novatrices. Un album fataliste qui s’apprécie au calme. Classe, jusque dans son packaging très travaillé ce qui est de plus en plus rare étant donné la crise actuelle de l’industrie du disque.

Au revoir Monsieur Bowie, merci pour ce dernier chef d’œuvre quasi parfait. Je m’en vais de ce pas réécouter religieusement votre dernier album car il n’est pas temps pour moi de tirer un dernier rideau sur votre œuvre…

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11 commentaires

  1. Je m’étais remise à écouter Bowie quelques semaines avant la triste nouvelle, ça m’a fait encore plus bizarre. Ce dernier album est très particulier, surtout quand on connaît le contexte et c’est un vrai bijou. Merci pour cet article.

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