Le Portrait de Dorian Gray

La chronique de Lisa

Livre lu dans le cadre du challenge des 100 livres 

12767477_777842249025810_290288336_n– Ainsi tu crois qu’il y a seulement Dieu qui voit les âmes, Basil ? Ecarte le rideau et tu verras la mienne. Il avait, prononcé ces mots d’une voix dure et cruelle. – Tu es fou, Dorian, ou tu joues, murmura Hallward en fronçant les sourcils. – Tu ne veux pas ? Alors, je vais le faire moi-même, dit le jeune homme qui arracha le rideau de sa tringle et le jeta par terre. Une exclamation d’horreur s’échappa des lèvres du peintre lorsqu’il vit dans la faible lumière le visage hideux qui lui souriait sur la toile. Il y avait quelque chose dans son expression qui le remplit de dégoût et de répugnance. Grands dieux ! C’était le visage de Dorian Gray qu’il regardait ! L’horreur, quelle qu’elle fût, n’avait pas encore entièrement ravagé sa stupéfiante beauté. Il restait encore des reflets d’or dans la chevelure qui s’éclaircissait et un peu de rouge sur la bouche sensuelle. Les yeux bouffis avaient gardé quelque chose de la beauté de leur bleu. Le contour des narines et le modelé du cou n’avaient pas encore perdu complètement la noblesse de leurs courbes. C’était bien Dorian. Mais qui avait peint ce tableau ? Il lui semblait reconnaître son coup de pinceau. Quant au cadre, il était de lui. C’était une idée monstrueuse et pourtant il eut peur. Il prit la chandelle allumée et la tint devant le portrait, Son nom figurait dans le coin gauche, tracé en longues lettres d’un vermillon brillant.

Capture d’écran 2016-02-17 à 08.59.30

Je ne lis pas beaucoup de classique, c’est d’ailleurs pour ça que je participe au challenge des 100 livres, pour pouvoir en lire d’avantage. Même si des passages m’ont semblé bien long, je n’ai pas du tout été déçue par cette lecture et j’avais vraiment hâte de découvrir Oscar Wilde. L’auteur aborde des thèmes très intéressants pour l’époque : l’homosexualité, la débauche, les relations hommes-femmes, le divorce, la psychologie, etc. mais il ne fait que les effleurer. Tout est sous-entendu, comme si le lecteur savait très exactement ce qu’il s’est passé alors qu’il n’en est rien. Dorian Gray, qui gagne la jeunesse éternelle grâce à un voeu, tombe dans la débauche à travers l’influence de son ami , Lord Henry. Les personnages de cette oeuvre sont réellement très bien travaillés, avec 3 hommes au caractère très différent ; Basil, le peintre sensible qui est en adoration devant Dorian Gray ensuite Lord Henry qui est pour moi, le personnage le plus intéressant et important puisqu’avec sa façon étrange de voir la vie, il va influencer Dorian Gray dans la plupart de ses actes. Il est cynique, voir même pervers mais il a une personnalité fascinante. Et enfin Dorian Gray , innocent au début et cruel et arrogant par la suite. L’évolution de sa personnalité est passionnante.

En bref, une très bonne lecture, la plume acerbe d’Oscar Wilde est passionnante, il joue également avec le ton, les figures de styles et les jeux de mots. Il y a aussi tout un aspect du livre très ambigu, dérangeant, perturbant, complexe dans sa forme comme dans son fond, qui va bien au-delà de ce que j’ai résumé ici.

Voilà pour moi c’est assez difficile de faire une chronique sur ce type de livre, j’espère tout de même qu’elle vous aura plu.

Capture d’écran 2016-02-17 à 08.51.41

Extraits - copie

 » Toute réussite nous attire un ennemi. C’est la médiocrité qui entraîne la popularité. »

 » Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c’est d’y céder. Résistez-y, et votre âme languira, tourmentée »

 » Il n’y a que deux sortes d’êtres qui soient véritablement fascinantes : ceux qui savent absolument tout, et ceux qui ne savent absolument rien. »

 » La beauté, la vraie beauté, s’achève là où l’air intellectuel commence. L’intellectuel est en soi une façon d’exagérer et il détruit l’harmonie de n’importe quel visage. Dès qu’on s’assied pour réfléchir, on ne devient plus qu’un nez, ou qu’un front, ou quelque chose d’horrible. Regarde les gens qui ont du succès dans toutes les professions savantes : ils sont tous parfaitement hideux ! Sauf bien sûr, dans l’Église, mais c’est que, dans l’Église, ils ne réfléchissent pas. »

21 commentaires

  1. Je ne me souviens pas l’avoir trouvé si long, l’histoire est quand même assez ramassée. C’est peut-être les digressions philosophiques qu’on n’est pas habitué à lire, car effectivement Wilde fait passer plein de choses en plus de l’histoire – des réflexions sur l’art, la beauté, la morale… Et parfois je le soupçonne d’avoir écrit certaines choses rien que pour le sens de la formule 🙂 Mais il a vraiment des formules géniales, et c’est une lecture qu’on a du mal à oublier.

    J’aime

  2. Un classique que j’ai lu il y a des années de ça. Je ne me souviens plus du tout de l’histoire ! Mais, comme bien d’autres, ce livre est inscrit sur mon interminable « wishlist ». J’ai bien aimé ton article 🙂 !

    Aimé par 1 personne

Répondre à Petit Pingouin Vert Annuler la réponse.