Parce qu’ils sont arméniens de Pinar Selek

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Avril 2015 marquera le centenaire du génocide arménien. Une page noire de l’Histoire turque, toujours controversée, toujours taboue. Quel regard peut porter sur cette communauté et sur cet épisode une Turque née dans les années 70 ? Pinar Selek répond avec ce récit personnel et engagé, tissé de ses souvenirs, observations et rencontres. Avec elle, nous apprenons de l’intérieur ce que signifie se construire en récitant à l’école des slogans proclamant la supériorité nationale, en étudiant sur des manuels mensongers, en côtoyant des camarades craintifs et silencieux, en sillonnant une ville où les noms arméniens ont été effacés des enseignes, en militant dans des mouvements d’extrême gauche ayant intégré le déni.
Un témoignage sensible et polémique de la part d’une femme engagée pour qui la question arménienne continue d’influencer la personnalité et les écrits.

La chronique de Lisa

Je n’en parle pas souvent, mais mes grand-parents maternels sont nés en Arménie, alors je m’intéresse beaucoup à leur histoire et j’ai déjà lu plusieurs livres qui traitent du génocide Arménien. Dans celui ci Pinar Selek nous livre une autre « facette » de l’histoire, celle des Arméniens qui vivent en Turquie après le génocide, c’est un livre sur les conséquences du génocide. Grâce à cette ouvrage tout petit, seulement 90 pages, on découvre à quel point le génocide a été « effacé » des mémoires, il n’apparait dans aucun livre d’école , dans aucun manuel d’histoire et même les professeurs enseignent à leurs élèves à croire que l’Arménien est un assassin, un traitre et un voleur. Et tout le monde croit son professeur et c’est normal, même moi, je n’ai jamais mis en doute ce que mes professeurs m’ont enseignés .Les Turques ont donc grandi en pensant que le génocide n’avait jamais existé voire même que le peuple arménien n’a jamais existé. La mort de tout un peuple est pourtant une chose difficile à cacher.

« Ignorer l’histoire dans laquelle on vit, la lutte désespérée de ses voisins, vous rend superficiel. Et cette indifférence laisse la porte grande ouverte à la brutalité. Pire encore, elle devient brutalité. »

Pinar Selek n’est pas Arménienne mais elle défend la paix, la liberté et l’égalité. Elle nous livre tous ses souvenirs et ressentis comme le ferait une conteuse, mais avec une verve cynique et acerbe.

 » Le diable nommé Arménien était l’éternel ennemi du Turc. Arménien signifiait comploteur, collaborateur, traitre, ennemi de l’intérieur, assassin. « 

En 2015 le génocide arménien a eu cent ans et pourtant, il n’existe toujours pas pour le peuple Turque et ce témoignage nous prouve que le chemin sera encore long avant de voir une reconnaissance du génocide de la part de la Turquie.

actuavri

C’est un texte très court, j’espère qu’un jour vous prendrez le temps de le lire. Il est fort et poignant et me touche évidemment beaucoup puisque c’est l’histoire de mes grands parents et comme tous les Arméniens j’attends que la Turquie reconnaisse enfin ce génocide et que toutes ces victimes puissent enfin reposer en paix…

« Etre arménien en Turquie, c’était déambuler sans révolte sur des avenues baptisées des noms des gouvernants responsables du génocide. C’était prononcer le nom de l’assassin de son grand-père ou de sa grand-mère en échangeant une adresse. C’était hésiter à parler à haute vois dans les rues. Faire la sourde oreille aux insultes. Se dissimuler pour exister. »

Ce n’est pas une chronique facile , je me suis même demandée si je devais vraiment en écrire une et puis voilà elle est là, j’espère qu’elle vous aura un peu donné envie de découvrir l’histoire des Arméniens.

« Les temps ont changé. Il est désormais exclu de passer les Arméniens au fil de l’épée. Mais il y a mille manières de tuer. »

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11 commentaires

  1. Pour ceux qui ne connaissent pas ce triste moment de l’histoire de l’humanité il est nécessaire de lire ce recueil ou tout autre livre traitant du sujet. Ton article nous éclaire bien sur un problème qui m’a toujours marqué et qui m’a détourné des bancs de l’école; c’est que l’éducation est NATIONALE. Donc chaque nation peut inculquer ce qu’elle veut à sa jeunesse et manipuler la vérité à sa guise. Bravo d’avoir pris la peine de partager tes pensées sur ce livre.

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  2. Je me le note pour le challenge Tour du monde. C’est vrai que même chez nous en Cours on n’en a pas parlé. Une amie a moi en troisième avait soulevé le Sujet en Histoire parce qu’elle avait rencontré un arménien en vacances qui lui en avait parlé, mais sans elle, nous n’en auriont jamais eu conscience. C’est terrible !

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