Chronique Série TV : Oz

La chronique d'alex

OzOz est une série carcérale créée par Tom Fontana qui dura six saisons et qui fut diffusée de 1997 à 2003. Après avoir revu récemment l’intégrale de cette série je me suis souvenu combien je l’adorais au point qu’elle soit dans le top 3 de mes séries préférées. Et je fus aussi scandalisé de voir qu’elle est si peu connue de par chez nous alors qu’elle est culte de l’autre côté de l’Atlantique. Culte au point d’avoir été parodiée par les simpsons et d’être régulièrement citée comme meilleure série de tous les temps aux côtés de The Shield, Les Soprano, Breaking Bad ou encore The Wire (Sur Ecoute chez nous). Je fus aussi outré que dès lors que l’on associe le mot série avec le mot prison ; tout le monde ici pense à la décevante Prison Break plutôt qu’à OZ. Je me suis donc senti obligé de venir vous parler de cette série plus que géniale.

OZ est le surnom donné a une prison de haute sécurité américaine nommée le Oswald State Penitentiary. En son sein, se trouve une aile appelée Emerald City; zone du pénitencier dans laquelle se côtoient les criminels les plus violents issus de diverses ethnies. Le but d’Emerald City étant de donner plus de libertés aux prisonniers à travers la gestion de la cantine, du courrier ou autres ce qui contribuerait à faciliter leur réinsertion. Ils ont aussi plus de libertés de mouvements que les autres prisonniers et aussi plus d’interactions sociales entre eux toujours afin de les réinsérer plus aisément et dans le but de les sociabiliser pour leur future sortie de prison. Cet endroit est géré par Tim McManus, idéaliste entièrement dévoué à Em City qui pense que si les délinquants sont ce qu’ils sont aujourd’hui ce n’est pas à cause d’eux mêmes mais surtout à cause de la société dans laquelle ils vivent; de l’environnement dans lequel ils grandissent et surtout à cause d’un manque d’accès à la culture. Sur ce postulat de départ dont l’intention est louable, McManus va voir petit à petit ses rêves de prison idéale se briser car il est impossible de sociabiliser des personnes qui se fichent d’accéder à la connaissance et qui préfèrent laisser libre court à leurs instincts les plus primaires. Car un enfer pavé de bonnes intentions reste toujours un enfer…

Oz est une série coup de poing comme on en voit peu. Elle vous prendra aux tripes très vite et ne vous laissera aucun moment de répit jusqu’à la fin. Une fois démarrée, je vous préviens qu’il est difficile de décrocher. On veut que les épisodes s’enchaînent vite car l’on est impatients de connaitre le sort réservé à chaque protagoniste. Bien avant Lost ou Game of thrones, Oz a initié la disparition inattendue de personnages clés, de personnages de premier plan. Certains personnages qui apparaissent comme importants pour l’intrigue meurent très vite. Il ne fait pas bon s’attacher à un personnage dans Oz. Même si l’intrigue d’un protagoniste n’est pas achevée, même si l’on est en plein dans son développement personnel, le personnage peut être rayé de la série d’une traite. Car Oz est représentative de la vie réelle. On peut disparaître sans prévenir sans même avoir accompli le but de notre vie. Oz est cruelle, tout comme peut l’être l’existence. Attendez vous donc à être surpris par les évènements et préparez vous au pire. Il en va de même pour l’attachement aux personnages. Des personnages que vous adorerez, auxquels vous vous attacherez finiront par vous dégouter et vous les détesterez pour leurs actions. Mais il faut comprendre que pour survivre, même la personne la plus morale est prête à devenir une bête. A l’inverse, pour des personnages détestables et odieux; je parie que vous finirez par ressentir de l’empathie et de la peine pour eux au fil de la série.

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Etant une série sur la vie carcérale, Oz n’est donc pas une série à mettre devant tous les yeux. crue, violente et choquante, elle peut vraiment déstabiliser et mettre mal à l’aise. Produite par HBO (qui produit aussi game of thrones entre autres), elle n’est pas limitée ou contrainte par ce qu’elle montre à l’écran. En plus du langage régulièrement ordurier, les viols et violences physiques sont monnaie courante dans la série. Peu de choses nous sont visuellement épargnées. A contrario, mesdemoiselles si vous voulez vous venger de vos hommes qui se rincent l’oeil devant les femmes constamment dénudées de Game of thrones (encore une fois) vous pourrez vous faire plaisir devant Oz tant les hommes musclés sont souvent montrés nus, petit oiseau compris. A noter que même Luke Perry (le play-boy de Beverly Hills) apparaît entièrement nu dans la série. Cette violence visuelle n’est par contre rien à côté de la violence mentale infligée aux personnages. Prisonniers et personnel pénitentiaire inclus.

Les acteurs sont tous remarquables dans cette série. Quasiment tous débutants, ils ont acquis une énorme célébrité outre-atlantique et sont maintenus tous connus du grand public. En plus de Luke Perry cité précédemment, on peut parler de J.K. Simmons en leader aryen (Jonah Jameson dans spiderman ou encore le prof odieux de Whiplash ou sinon le papa de Juno) ou Christopher Meloni (new york unité spéciale). Aucun ne vous sera étranger car ils ont tous fait leur marque dans des séries plus grand public par la suite. Quasiment tout le casting de Lost, Fringe ou Dexter provient de Oz. Tous sont excellents, ils subissent les tourments de Oz avec un tel investissement qu’on ressent leurs souffrances comme s’ils étaient proches de nous. Même un mec insensible tel que moi a versé plus d’une larme devant le sort de certains.

Avant d’être une série choc qui bouscule nos certitudes, Oz est surtout une grosse critique du système carcéral américain. Ce show nous interpelle comme jamais sur énormément de problèmes toujours d’actualité. La mise à l’écart des différentes communautés, le non accès à la culture de certaines de ces communautés, l’éducation, la violence des banlieues, le traitement des homosexuels, le traitement des handicapés en milieu pénitentiaire, la torture, le manque d’hygiène des prisons, l’oubli des personnes incarcérées, la difficulté du métier de matons,la question de la peine de mort, la religion, les atermoiements politiques autour des délinquants qui peuvent servir ou desservir des ambitions politiques…car avent d’être des monstres, des violents, des pions, des numéros ou des êtres malchanceux; les prisonniers de Oz sont avant tout des humains comme nous. C’est ce qui est souvent mis en avant dans la série. Ces personnes monstrueuses et infectes sont aussi des frères, des fils, des pères et des individus doués d’émotions qu’il ne faut pas juste oublier au fond d’une cellule.

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Si vous aimez les séries profondément humaines avec de très bons acteurs et surtout avec des dialogues et histoires parfaitement maîtrisées je ne saurai vous conseiller une autre série que Oz. Vous serez happé par l’histoire de Kareem SaÏd, le charismatique leader musulman ou par les drames vécus par Alvarez, pauvre latino qui n’a connu que la violence depuis la naissance. vous serez ému par les aventures des frères O’reilly ainsi que par la lente descente aux enfers du gentil Beecher. Vous achèverez cette série avec beaucoup d’émotions et de questions sur notre monde à n’en point douter.

Coup de coeur

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19 commentaires

  1. Mais je ne connaissais pas du tout! Enfin!
    Bon et puis en plus de ta critique tres convaincante, je retiens deux elements cle: Luke Perry (oui j’etais ado dans les annees 90, et je me suis gavee de Beverly Hills!), et le fait que le casting de Dexter soit issu de cette serie.

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    1. Attention Luke Perry n’arrive qu’à la saison 4 et ne reste pas jusqu’à la fin du show non plus. Même s’il est un personnage qui se révèle assez important. Du casting de dexter, il y a Laguerta (toute jeune), Doakes, Batista et un autre acteur dont je ne me souviens plus le nom. Mais même s’il n’y avait pas ces acteurs là, OZ est à voir, ne serait ce que pour une saison.

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  2. J’ai vu quelques épisodes dans le dos de mes parents lorsque j’étais toute jeune (je n’avais pas le droit de la regarder, on comprend bien pourquoi) et c’est une série que j’ai très envie de revoir mais j’ai du mal à me la procurer et je l’oublie assez régulièrement, ce qui est dommage on est bien d’accord !

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      1. Non non il ne me semble pas. Mes parents (et moi avec du coup) sont totalement réfractaires à la VF sous toutes ses formes. A l’époque, ils la regardaient sur une chaine du câble du type Jimmy ou SerieClub, j’ai un doute. C’était les rares chaines à proposer de la VM/VO pendant les années fin 90 – déb 2000.

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  3. Aaah Oz ! Comme toi, c’est l’une de mes séries préférées ! Quand j’en parle autour de moi, en disant « C’est vachement bien, regardez ! » on me sort « Ouais mais ça ressemble beaucoup à Orange is the New Black, nan ? » –‘ Juste pas du tout, m’enfin.
    Tiens tu me donnes envie de m’y replonger pour revoir Schillinger, Beecher et Keller (mes chouchous <3) !

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