Critique Ciné : The Revenant

A l’occasion de la sortie en DVD de The Revenant, découvrez la chronique d’Alex sur ce film coup de coeur !


La chronique d'alex

The revenant est un film dantesque ! Epique ! Empli de scènes à couper le souffle… c’est suite à cette introduction plus que flatteuse que je vais vous décrire plus précisément ce film inspiré du roman « le revenant » de Michael Punke. Roman, lui aussi inspiré d’une histoire vraie vécue par le trappeur Hugh Glass en 1823 qui dût survivre six semaines dans une Amérique sauvage après avoir été laissé pour mort suite à l’attaque d’un grizzly. Durant ces six semaines, il parcourut 300 kilomètres jusqu’au Fort Kiowa bravant les animaux, les intempéries et surtout les indiens ; tout ceci en étant bien évidemment mortellement blessé sinon ce ne serait pas amusant 😉

The_Revenant

The revenant est avant tout une prouesse technique indéniable. Revenons à la genèse du film tout d’abord. Le film a été tourné entièrement à la lumière naturelle dans de véritables contrées sauvages ce qui induit que certains jours le tournage ne pouvait se faire que quelques heures voire pas du tout selon les intempéries. Le tournage se fit dans des conditions alors très extrêmes autant pour l’équipe que pour les acteurs. D’ailleurs plusieurs membres de l’équipe ont abandonnés le tournage en cours de route. Le budget alloué au film se trouva vite dépassé tant le tournage s’éternisait. Un véritable chaos en somme. Mais du chaos naît le sublime. Les décors naturels sont grandioses, la caméra nous montre des paysages sauvages magnifiques et l’on se perd dans la grandeur des plaines et forêts sublimées par un éclairage saisissant de naturel. Car oui, un décor filmé sans artifices rend bien mieux qu’avec des lumières artificielles ! Vous pourrez le constater par vous-mêmes. Et dans ces décors somptueux, les acteurs sont totalement immergés. On ressent la saleté, la difficulté du terrain. Tout se lit sur leurs visages. Edifiant de réalisme vous dis-je !

La réalisation n’est pas en reste car Inarritu (le réalisateur que je n’ai même pas songé à citer tellement je suis emballé) fait preuve d’une maîtrise indéniable. Dès le début du film, lors de l’affrontement entre les indiens et les trappeurs, la caméra virevolte de protagonistes en protagonistes nous immergeant totalement dans la bataille. Durant tout le film on a presque la sensation d’être face à un documentaire tant la caméra constamment à l’épaule et en mouvement nous immerge au plus près des personnages. La caméra ne fait quasiment jamais de plan statique. Le tout pour un rendu plus réaliste et percutant (la violence des coups et des batailles  en est d’autant plus ressentie car l’on se sent investi et lâché au milieu de cette lutte pour la survie). Cette virtuosité technique (qui rappelle fortement Birdman, précédent film d’Inarritu) mixée avec des images superbes d’une nature souveraine à l’homme ne peut que nous maintenir dans un état de contemplation et de tension constant.

Les acteurs ne sont pas en reste puisque Dicaprio qui incarne Hugh Glass ainsi que Tom Hardy qui incarne son antagoniste John Fitzgerald sont totalement investis et possédés par leurs personnages. Aucun acteur du film n’est réellement décevant ou même moyen mais ces deux acteurs tiennent le film avec leur interprétation viscérale. On sent la haine et la colère qui peut les habiter. A voir si Dicaprio recevra enfin un oscar pour sa performance dans le film ; pour ma part je signe de suite.

Si l’on devait pinailler un peu, on pourrait reprocher au film de n’être qu’une simple histoire de vengeance sur fond de survie et donc dire que le scénario n’est pas très fou mais cela n’a aucun intérêt puisque pour faire un film réussi nul besoin d’un scénario tarabiscoté (le dernier mad max en est un exemple flagrant). On peut aussi regretter la scène du grizzly (trop longue scène ?) qui nous sort un peu du film en apportant des effets numériques là où le film se pose dans un réalisme saisissant. Les scènes de souvenirs du héros peuvent aussi amener à casser le rythme du film de par leur placement et leur construction mais je trouve qu’elles apportent quelque chose de poétique et d’apaisant qui contraste avec l’âpreté de la difficile survie de Glass.

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The Revenant est, pour finir, une expérience unique et harassante qui va vous scotcher au siège durant 2 heures 30. Personnellement, je ne les ai pas vues passer.  Bourré de scènes édifiantes, de plans séquences déments et de chorégraphies de batailles impeccables ; ce film vous laissera avec bien des images dans la tête. Une démonstration technique époustouflante de réalisme portée par des acteurs habités qui s’affrontent avec violence et aussi idéologiquement tant leurs convictions profondes s’opposent. Une aventure humaine sur le surpassement de soi, sur la renaissance dans la douleur…tout ceci est ce que j’attends d’un grand film épique et ambitieux. Je l’ai trouvé avec the revenant. Et j’espère que vous le trouverez aussi ☺

Capture d’écran 2016-02-17 à 08.54.01

Coup de coeur

29 commentaires

  1. Le côté « violent » me fait un peu peur (je l’avoue, je suis une froussarde). Mais mon copain a envie d’aller le voir. J’aurai donc la surprise. Je prends note de ton avis, c’est vrai que ce doit être un grand film !

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    1. Le scénario est loin d’être le seul motif de qualité d’un film comme tu le dis. J’ai cité Mad max en exemple car c’est un film récent et dont tout le monde a plus ou moins entendu parler mais si l’on regarde les films de Lynch où personnellement pour certains je ne comprends rien du tout; et bien ce sont des œuvres sublimes.

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    1. Le film n’est pas si violent que cela je trouve. Après je suis habitué à voir quotidiennement des films atroces je l’avoue. Mais il ne faut pas que cette violence te rebute car je pense que cela te ferait passer à côté d’un des meilleur film de 2016 certainement.

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  2. Excellente chronique Alex !
    La scène avec le grizzli était aussi présente de le livre et c’est LA scène fondateur du livre, impossible de ne pas la montrer.
    Je l’ai beaucoup aimé pour les mêmes raisons que toi mais j’y ai trouvé quelques longueurs qui n’empêchent pourtant pas le film d’être une réussite.
    Par contre même en regardant beaucoup de films atroces comme tu dis, si le film est tres violent, parce qu’il est très réaliste je pense 😊

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    1. Merci smadj.
      Je n’ai rien contre la scène du grizzly et je sais son importance; juste qu’à ce moment là du film j’ai trop vu les CGI et cela m’a sorti du film. Tant les images respiraient l’authenticité auparavant.
      Pour la violence, oui c’est vrai que certaines images peuvent être choquante mais je dois être blasé. Quand on adore martyrs ou salo(les 120 jours de sodome) plus rien ne peut nous choquer je pense. Je trouve la violence morale plus choquante que la violence graphique au cinéma pour ma part. Question de ressenti sûrement.

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  3. Aaah justement j’ai été le voir hier après-midi ! 🙂 J’ai beaucoup aimé le film, j’ai surtout été bluffée par les prestations de Tom Hardy et de Leonardo DiCaprio ! Les scènes d’actions sont impressionnantes !

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    1. Beaucoup de gens se plaignent de sa longueur ou de sa lenteur mais il ne faut pas oublier que c’est un film d’Innaritu. Le réalisateur de 21 grammes, Babel ou encore Birdman; films où il ne se passe pas grand chose et films très lents. Il ne faut pas se leurrer avec les bandes annonces qui forcent l’accent sur l’action pour attirer ou par le fait qu’il y ait DiCaprio dans le film.
      Moi je savais à quel genre de cinéma m’attendre en le voyant, c’est loin d’être un film d’action ou un blockbuster. C’est très contemplatif et posé. Ce que j’apprécie dans le cinéma car le côté artistique prend le pas sur le divertissement mais je comprends ton point de vue.

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      1. Je ne suis pas allée le voir Dicaprio, je suis loin d’être fan. Je suis cinéphile et je ne recherche pas que le cinéma d’action, j’aime aussi le films qui ont une esthétique particulière mais The revenant malgré le fait que je l’ai beaucoup aimé, n’a pas su me séduire au point qu’il soit un coup de coeur ou que je le qualifie de chef d’oeuvre. 🙂

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  4. Merci pour le compliment 🙂
    Et oui, les bandes annonces sont toujours montées par les studios das l’unique but de faire vendre à tout prix le film; elles ne reflètent pas toujours le contenu dudit film.

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  5. Tu parles de ceux qui se plaignent rapport à la longueur du film et à sa lenteur en citant « Babel » et « 21 grammes ».

    Je n’ai vu que le premier mais je ne me rappelle pas d’une quelconque lenteur… Et surtout, a contrario de The Revenant, l’émotion dans « Babel » n’est ni surfaite, ni surjouée, ni mise de côté… Bref, Alejandro ne se regarde pas filmer, en mode « rhâ, je suis tellement bon, je m’auto-kiffe ».

    Je trouve le film tout aussi réaliste qu’un « The Revenant », bien que tournés dans des conditions extrêmement différentes. Mais… et c’est là où cela pêche pour l’histoire de Hugh Glass et de tous ses copains, il y a dans Babel une poésie sous-jacente, une empathie confuse pour tous les personnages qu’on suit et que l’on croise aux quatre coins de la planète. Alors que là, clairement, que Dicaprio pourrait mourir comme un con au fin fond de la Pampa, on s’en tamponne le coquillard.

    The Revenant est beau, visuellement parfait ou presque mais tellement dénué de tout le reste… Y’a pas d’étincelle, à aucun moment. C’est une énorme déception en ce qui me concerne. Les personnages n’ont aucune épaisseur, aucune profondeur. Ils ne sont qu’effleurés pour servir de faire-valoir à Mère Nature (ou l’auto-gargarisation d’Alejandro, je n’ai pas encore tranché).

    Je trouve que l’Oscar du meilleur Acteur n’est pas mérité. Non pas que je remette en cause le talent de Dicaprio, mais, à titre d’exemple (et bien entendu, cela n’engage que moi), il aurait cent fois plus mérité d’être récompensé pour son rôle de Jordan Belfort dans « The Wolf of Wall Street ».

    Là, on récompense une performance plus qu’une interprétation (« coucou, j’ai mangé un poisson cru vivant et un foie de bison et j’ai même dormi dans un cadavre de cheval, c’était trop puissant »)(encore que j’ai raté la scène dudit cheval, je suis sortie pour aller aux toilettes étant donné qu’il ne se passait cruellement rien depuis plus d’une heure, je me suis dit que je raterais pas grand-chose, ahah).

    Bref. Ce commentaire est excessivement long, même si j’aurais encore bien des choses à dire (quid de Fitzgerald comme le mec dénué d’humanité ? C’est le personnage le plus cohérent du film, à mon sens), mais je m’auto-saoule en relisant donc je vais me stopper hein.

    Déception, quoi.

    Voilà voilà.

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  6. Mdr. Avec tes arguments j’ai l’impression d’être face à Durendal (le youtubeur) qui sort exactement les mêmes arguments sur DiCaprio qui mérite pas son oscar et sur Alejandro qui se la raconte avec sa façon de filmer. Lui non plus n’a pas apprécié le film. Ben écoute, chacun ses goûts. Pour moi le film est un film sensoriel, donc sa lenteur et son insistance sur la nature ne m’a pas dérangé outre mesure. Après, je trouve aussi que DiCaprio aurait plus mérité un oscar pour le loup de Wall Street mais après on sait tous que les décisions de l’académie des oscars sont arbitraires.
    Au final, je n’ai pas été déçu par le film car il m’a transporté et j’ai aussi adoré l’interprétation de Tom hardy comme je le dis dans ma chronique.

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    1. Durendal ? Youtubeur ? Jamais entendu parler… (en même temps, je regarde jamais les critiques vidéos)(traumatisme dû à Antoine Daniel, qui parle trop vite, trop fort et trop longtemps)(je suis vachement fragile des oreilles).

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