Carnaval, de Ray Celestin (2014)


Au coeur du Sud profond, La Nouvelle-Orléans, construite sur des marécages en dessous du niveau de la mer, a toujours été aux prises avec tornades, inondations et épidémies de toutes sortes. La nature du sol en fait une cité qui s’affaisse, où les morts ne peuvent être enterrés. Alligators, serpents, araignées hantent ses marais. Nombre de menaces ont toujours plané au-dessus de la ville. Et pourtant…

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Lorsqu’en 1919 un tueur en série s’attaque à ses habitants en laissant sur les lieux de ses crimes des cartes de tarot, la panique gagne peu à peu. On évoque le vaudou. Les victimes étant siciliennes, les rivalités ethniques sont exacerbées. Un policier, Michael Talbot, un journaliste, John Riley, une jeune secrétaire de l’agence Pinkerton, Ida, et un ancien policier tout juste sorti de prison, Luca D’Andrea, vont tenter de résoudre l’affaire. Mais eux aussi ont leurs secrets… Alors qu’un ouragan s’approche de la ville, le tueur, toujours aussi insaisissable, continue à sévir. Le chaos est proche.


Ma Chronique.

Tout d’abord, pour bien remettre les choses en place, pour moi il s’agit plus d’un policier que d’un thriller comme on nous l’a vendu. Dès le départ on entre dans l’histoire, avec un tueur à la hache qui sévit dans la nouvelle Orléans en 1919, basée sur une histoire vraie en débutant le roman par une lettre qui a réellement été écrite par le tueur. L’atmosphère de la ville y est si bien décrite que l’on s’y croirait presque. Seul petit bémol, je trouve l’écriture très moderne, parfois j’oubliais qu’on était en 1919. Le sujet et passionnant et très vaste, Ray Celestin se l’est très bien approprié, tout y est pour bien représenté la Nouvelle-Orléans de cette époque; le jazz ,la mafia, le vaudou, les flics corrompus, la ségrégation raciale…

Les personnages sont très très bien travaillés, c’est un roman à plusieurs voix. Tous enquêtent sur le tueur à la hache mais en utilisant un autre chemin. Il y a d’abord Michael le flic chargé de l’enquête, Luca D’Andrea ancien prisonnier qui à pour tâche de trouver le tueur avant la  police et Ida une apprentie détective fan de Sherlock Holmes. Ce dernier personnage est celui que j’ai le moins aimé;  j’ai trouvé qu’elle prenait trop de risques pour elle et ses amis. Son ami Louis Armstrong (oui oui le vrai) l’aidera a trouver la vérité et sera un personnage très intéressant.

Avec la lettre que le tueur aura envoyé au journal local en menaçant de mort quiconque qui n’écoutera pas du jazz le mardi suivant ; le tueur plongera la ville dans l’euphorie et le jazz.

En bref c’est un policier avec énormément de points positifs tant l’histoire est bien menée et passionnante. Malheureusement quelques petits détails l’empêcheront d’être un coup de coeur pour moi ; l’écriture trop moderne comme je l’ai déjà mentionné plus haut et la fin.. je l’ai trouvée bâclée, trop vite finie, j’aurais aimé que la dernière partie soit  mieux développée.

P.S : Je n’ai toujours pas compris pourquoi en français le livre s’appelle Carnaval, The Axeman’s Jazz correspond bien mieux à l’histoire.

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J’aime beaucoup le jazz. Aussi je jure par tous les diables résidant dans les Enfers, que seront épargnés tous ceux dont la demeure dansera au rythme d’un groupe de jazz. Si tout le monde écoute des orchestres de jazz, tant mieux pour vous. Ce qui est certain, c’est que, parmi ceux qui ne swingueront pas mardi prochain, certains seront exécutés.


Le Tanuki / Isa La Rousse / June&Cie / Light & Smell / Lily Lit / The Bloomsbury Muffin / Ibidouu / Livres de Folavril


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Ce livre fait partie du challenge Coupe des 4 Maisons

Auror : lire un roman policier


 

25 commentaires

  1. Pour l’écriture: 1) tu lis ici une traduction (donc, ça ne te donne pas le ton réel de l’auteur) , 2) »écriture moderne » ? comment la définis-tu? Quels termes (ou expressions, ou autres) employés font que c’est – si je te suis bien – « trop moderne »?
    3) comment faire pour rendre un ton issu directement de la Louisiane des années 1918/1919 (soit l’après 1ère guerre), sans donner dans le ridicule…? Trop souvent, l’argot des années 50 n’est plus compréhensible par les lecteurs de 2016 (et il est proche de celui des années 20). Perdre du lectorat, ça serait couillon. (bon, je pinaille, mais c’est mon côté linguiste).
    Vrai pour le titre; c’est pénible de voir ces changements.

    Quant au 2nd, il va falloir attendre un peu puisqu’il est sorti en juillet 2016. Le temps de la traduction, du choix éditorial (je pense que le Cherche Midi ne se fera pas tirer l’oreille pour le publier vu le succès du 1er – et sa parution en poche en 10/18)
    https://www.panmacmillan.com/authors/ray-celestin/dead-man-s-blues

    De mon côté, , je crois que je n’attendrais pas la traduc’, cette fois .

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    1. En fait c’était surtout une impression, je ne me rendais pas compte que l’on était en 1918 et également des expressions du type « être au chomedu » , mais effectivement le fait que ça soit une traduction change le ton du roman, je vais peut-être lire le second en VO du coup. Mais ça ne m’a absolument pas empêcher d’apprécier ma lecture et d’être bien plongée dans l’histoire

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