Trilogie du Samedi : Épisode 15

La trilogie des Qatsi

Bonsoir à toutes et tous; ce soir je vais vous parler d’une trilogie cinématographique ô combien méconnue mais puissante et surtout what the fuck-esque au possible (oui j’invente des mots et alors?).
La trilogie des Qatsi!
Derrière ce nom étrange se trouvent 3 films ou plutôt des documentaires (je ne sais pas trop classer ces ovnis en fait) réalisés par Godfrey Reggio et surtout, oui surtout, composés par le génial Philip Glass!
Les 3 ilms ont des titres tirés de la langue indienne Hopi et s’appuient aussi sur des prophéties issues de cette culture amérindienne.

KOYAANISQATSI (1982)

Ce qui signifie vie folle ou vie tumultueuse, enfin bref, un truc du genre lol. Ce film c’est une heure trente d’images de notre planète variant de l’infime au grandiose. On peut y voir un envol de fusée, des immeubles abandonnés, des peintures rupestres…
C’est surtout un immense témoignage en images et en musiques de l’impact de l’homme sur son environnement.
Comment simplement des images peuvent être à ce point là édifiantes! Avec par dessus les musiques composées par Philip Glass (devenues cultes depuis et reprises dans plusieurs médias aussi), ces images nous hypnotisent et nous font immensément réfléchir (en tout cas ce fut mon cas). Il n’y a aucun jugement durant ce film, juste un constat images à l’appui.
On observe une humanité qui grouille telle des fourmis dépassée par la technologie. De nouvelles techniques sont utilisées pour appuyer ces idées telles que les images en accéléré pour appuyer la folie de la vie humaine citadine (ceci est repris plus tard dans le clip Ray of Light de Madonna) ainsi que l’utilisation d’un intervallomètre. Tout ça c’est très technique mais cela marche fort sur les consciences et ça a d’ailleurs marqué de son empreinte la culture plus mainstream puisque les musiques du film sont reprises partout ainsi que les images du film aussi. Par exemple, Michael Jackson en a repris pour son clip The Earth Song…
Un monument musical dédié à la folie de l’homme, à l’importance de notre environnement basé sur cette phrase Hopi: si l’on extrait des choses précieuses de la terre, on invite le désastre.

POWAQQATSI (1988)

Toujours dans la même veine, ce film qui signifie usurpateur de la vie; n’est qu’un défilement d’images filmées accompagné de musiques toujours aussi géniales et grandiloquentes. Le film s’ouvre sur des images dure de travailleurs d’une mine à ciel ouvert se tuant à la tâche puis part dans plusieurs cultures du monde constater les bienfaits et aussi les méfaits de l’industrialisation sur différents pans de la population. Le film se veut aussi plus doux en insistant sur les vieilles traditions ancestrales pratiquées de par le monde. Par contre se superposent par dessus des images publicitaires vantant les bienfaits de la vie à l’occidentale.
Toujours sans vouloir juger, le film dresse un constat sans concessions sur la situation actuelle de l’humain.
Encore une fois, une oeuvre imparable et invitant au questionnement.

NAQOYQATSI (2002)

Dernier opus de la trilogie, ce film signifie vie violente ou vie de guerre. Ce film se veut plus dur encore que les précédents. Point d’images véritablement insoutenables versant dans le gore malsain mais un constat cruel. Un constat montrant que l’homme ne peut se défaire de cette part de violence et de haine en lui. Que ce soit à travers une véritable guerre ou à travers des guerres plus insidieuses. Une guerre des conscience, des idées, des cultures, du business…La guerre tout autour de nous en tant que mode de vie. Une guerre visant la prospérité prête à écraser toute concurrence.
Encore, tellement mais tellement d’images  qui se suffisent à elles mêmes. Puissant et viscéral.

Et voilà, cette trilogie est un voyage mystérieux et philosophique se questionnant sur les fondations de notre vie (vous l’aurez compris Qatsi signifiant vie en langage Hopi). Sur l’impact d’une humanité tiraillée entre son envie de respecter son environnement et son envie de jouir de la vie faisant fi de tout bon sens.
Sans être moralisateurs, ces 3 films nous invitent à de grandes réflexions sans même esquisser de paroles. Fort!
Juste des images et de la musique. Superbe, édifiant, mais aussi terrifiant.
Alors, c’est sûr ce ne sont pas des films qui plairont aux masses et qui ont une véritable visée commerciale. Ce sont plutôt des œuvres à visée éducative. Que ce soit pour les techniques de cinéma ou pour l’éveil des consciences. Même le réalisateur ne peut clairement définir le message qu’il a voulu faire passer avec ces ovnis filmiques.
A vous de constater, de ressentir et peut-être de vous émouvoir comme moi devant ce voyage initiatique. Devant cette expérience musicale hors du temps et des valeurs.
On touche là l’oeuvre d’art qui invite à la réflexion sans chercher à avoir un véritable sens. C’est une expérience. Point. Bonne ou pas, là n’est plus la question.

5 commentaires

    1. Personnellement, j’ai été scotché par le binz’. Cela m’a envoûté et fait pas mal cogiter. Par contre, c’est assez déprimant.
      Il faut aussi être en pleine forme avant de mater ça car il n’y a pas un seul dialogue. Juste de la musique. Cela peut donc devenir vite lassant et ennuyeux si l’on ne se prépare pas mentalement à ce qu’on va regarder.

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