Trilogie du samedi : Épisode 19

BRIAN K. VAUGHAN

Après avoir évoqué l’univers des mangas la semaine dernière avec Naoki Urasawa, place à celui des comics avec un scénariste que j’apprécie tout particulièrement: Brian K. Vaughan!
A savoir qu’il a aussi été scénariste pour des séries télé et notamment pour les saisons 4 et 5 de Lost (mes préférées) ce qui fait que je l’aime encore plus ce cher monsieur.
bref, je vais vous présenter son travail à travers 3 de ses œuvres; logique sinon ce ne serait plus la trilogie du samedi cette rubrique 😉
Runaways (depuis 2003)
Comics édité chez Marvel qui raconte la fugue de 6 adolescents après qu’ils aient réalisés que leurs parents sont membres d’une organisation criminelle internationale. Bref, que ce sont des super-vilains Marvel quoi.
L’idée de départ plutôt originale permet de confronter les affres de l’adolescence avec des préoccupations plus « comics » telles que devenir des super héros pour s’opposer à leurs parents ou autres.
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Entre histoires amoureuses, trahisons, décès; ces jeunes gens vont devoir apprendre à découvrir leurs nouveaux pouvoirs ou apprendre à utiliser des armes étranges (subtilisées à leurs parents avant de prendre la fuite) tout en se cachant du reste du monde. Car en plus d’être traqués par leurs parents et l’association de super criminels appelés « Le Cercle » ; ils le sont aussi par la police (sous le contrôle de leurs parents) et par les autres super héros Marvel (car leurs parents leur ont mis un crime sur le dos les enfoirés!).
Se débattant dans leur nouvelle vie, tiraillés par les sentiments familiaux et d’amitiés; leurs aventures seront drôles mais aussi sombres. Et surtout très riche en apprentissages.
Une série acclamée par la critique mais aux ventes décevantes qui sera relancée plusieurs fois. Vaughan se contentant de scénariser les deux premiers volumes avant de passer la main à un certain Joss Whedon…hé hé, tout se recoupe dans mes trilogies.
Y- The last Man (2002-2008)
Alors là, alerte au chef d’oeuvre!
Dans ce comics culte, on suit la vie de Yorick, jeune magicien américain, et de son singe de compagnie, Esperluette. Tout se déroule tranquillement au début de cette BD jusqu’à ce que tous les porteurs du chromosome Y de la planète meurent instantanément. Humains comme animaux. Tous, sauf Yorick et Esperluette.
S’en suit une histoire d’anticipation captivante dans laquelle Yorick cherche à comprendre pourquoi il est le seul homme encore en vie. Une histoire géniale dans laquelle on voit l’humanité se réorganiser avec uniquement des femmes. les conséquences mondiales sont passionnantes à observer. Que ce soit au niveau politique ou au niveau religieux, tout est bien pensé et intéressant à découvrir. Les conséquences sur les exploitations nucléaires, sur les sites spatiaux, sur les gouvernements…tout est exposé et maîtrisé avec beaucoup de documentations derrière. c’est juste génial!
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Puis le personnage de Yorick est attachant, lui qui pourrait profiter de sa situation mais veut tout faire pour ne pas céder et retrouver l’être aimé, Beth, dont il n’a plus de nouvelles depuis le cataclysme Y car elle était en Australie ce moment fatidique du 17 juillet 2002. date à laquelle l’espoir de survie pour l’humanité disparut.
Yorick doit se cacher traqué qu’il est par les Amazones (un groupe de femmes considérant que l’épuration du chromosome Y est un acte de Dieu car les hommes sont impurs et violents. D’ailleurs, il est évident pour elles que Dieu est une femme…) qui veulent l’éliminer mais aussi traqué par les scientifiques et les gouvernements divers qui voient en lui une solution inespérée pour sauver l’humanité de l’extinction. Mais lui ne veut rien de tout ça, ce qu’il veut c’est Beth, peut-être morte à l’autre bout du monde, ça, personne ne le sait puisque les compagnies aériennes et de communications se sont toutes effondrées suite à la disparition des hommes.
Un voyage captivant et drôle, grâce au singe Esperluette, d’un homme partagé entre pulsions suicidaires et euphories naïves. Un parcours initiatique démentiel plein de rebondissements qui fut acclamé par la critique et dont l’adaptation en série télé ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez. Entre interrogations religieuses, scientifiques et morales; Y The Last man est avant tout une oeuvre profondément humaine qui ne finit pas du tout comme l’on pourrait s’y attendre. Captivant. Un bonheur à lire pour tous et même pour Stephen King qui crie haut et fort depuis sa lecture qu’Y est le meilleur roman graphique qu’il lui ait été donné de lire. Classe!
Saga (depuis 2012)
Encore une oeuvre qui a déjà tout du chef d’oeuvre même si son histoire n’est pas encore terminée. C’est une oeuvre de science fiction, un soap opéra spatial ambitieux digne de Star Wars et Star Trek. C’est simplement l’histoire d’Alana et Marko, deux extra-terrestres de races différentes qui s’aiment malgré que leurs peuples soient en guerre. De leur amour interdit naît un enfant, Hazel, petite fille symbole d’une paix possible entre les deux peuples ennemis depuis d’innombrables lunes.
Encore une histoire de fuite me direz vous. Effectivement, il semble que ce soit le leitmotiv de Vaughan. Mais cette histoire va beaucoup plus loin. Bien sûr le couple est traqué par de nombreux chasseurs de primes et représentants des gouvernements impliqués dans la guerre entre les deux races extra-terrestres afin de les éliminer mais surtout d’éliminer leur enfant;  mais c’est avant tout une incroyable aventure à travers les planètes d’un univers merveilleux.
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Le dépaysement est total avec des races aliens toutes plus originales les unes que les autres, des coutumes dingues, des cultures déstabilisantes au possible…On dirait que l’imaginaire de Vaughan n’a aucune limite. Dingue tout ce qu’il imagine et qu’il met en place tout en gardant une cohérence propre à cet univers. Le côté contemplatif et orignal est encore plus appuyé par les dessins éthérés et magnifiques de Fiona Staples. Si au début, le style de dessin peut surprendre voire rebuter, on s’y fait très vite et on se rend rapidement compte que cela convient parfaitement à cet univers onirique.
Que c’est beau! Que c’est enchanteur comme univers!
Puis les personnages sont tous tellement attachants. Même le chasseur de prime désabusé et blasé par son « chat alien de compagnie mais aussi camarade de chasse et seul ami » est un personnage que l’on aime instantanément. On peut y voir une référence à Star Wars avec Han Solo et son fidèle Chewbacca. D’ailleurs Vaughan ne cache pas s’être inspiré fortement de cet univers pour créer Saga.
Mais pour moi saga est une oeuvre bien supérieure à Star Wars. Bien plus travaillée, bien plus cohérente et surtout bien mieux écrite. Un monde où la magie côtoie la technologie, où les fantômes côtoient les vaisseaux spatiaux végétaux (si, si) ne peut être que génial et captivant!
La preuve d’une telle réussite c’est que Saga a obtenu quatre fois d’affilée le prix Harvey de la meilleure série en bande dessinée et trois fois d’affilée le prix Eisner de la meilleure BD (l’oscar de la BD américaine en gros) alors que seul l’indétrônable Sandman du non moins génial Neil Gaiman avait réussi un tel tour de force.
Un gros morceau qui fera et fait déjà date dans le monde de la bande dessinée, assurément.

Voili, voilou 🙂 Après les mangas et les comics, je pense revenir vers le cinéma et les séries télé pour les trilogies suivantes. En espérant que ces œuvres vous auront intrigués et, qui sait, vous auront donné envie de peut-être en découvrir certaines plus en profondeur. C’est tout le mal que je vous souhaite 😉
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