Réparer les vivants – Maylis de Kerangal

capture-decran-2017-01-02-a-14-54-56« Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps ». « Réparer les vivants » est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.

Mon Avis. Premier livre audio pour moi. Première lecture  écoute de l’année. Ce livre  » Réparer les vivants » on en a beaucoup entendu parler sur la blogo et partout ailleurs c’est un coup de coeur. Simon, 17 ans, meurt tragiquement, ses parents acceptent qu’il fasse don de ses organes et s’en suivent les procédures, les opérations, les gens à qui l’on annonce la bonne nouvelle  » on a un donneur », la famille de Simon, les différents sentiments ressentis lorsqu’on accepte de donner le coeur de son fils et en même temps de sauver la vie d’un inconnu. Ce livre est un véritable plaidoyer pour la transplantation cardiaque. Ce don gratuit et généreux. Pour réparer les vivants. Ce livre dure 24h , 24h d’émotions, intenses et poignantes.Une course contre la montre. Avec ce sujet difficile à aborder Maylis de Kerangal nous touche et nous émeut. Autour de Simon gravitent beaucoup de personnages, sa famille, sa petite amie, sa petite soeur mais aussi les médecins, les infirmières , les chirurgiens, etc. L’auteur s’attarde sur leurs quotidiens comme pour nous prouver que la vie continue. On admire le style de l’auteur, la façon poétique de décrire les événements parfois douloureux, des phrases interminables mais qui nous marquent et qui nous font nous demander « où est donc passé ma carte de donneur? ». Pas de larmoyant ou de pathos, juste du réalisme, de la vie, de l’humain. C’est un roman poignant, inoubliable. Une prouesse littéraire pour une prouesse médicale. 

Ma Note : 18/20

Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps. Que subsistera-t-il, dans cet éclatement, de l’unité de son fils ? Comment raccorder sa mémoire singulière à ce corps diffracté ? Qu’en sera-t-il de sa présence, de son reflet sur Terre, de son fantôme ?

Livre lu dans le cadre du challenge de la coupe des 4 maisons : Beuglante : un livre audio (roman) – 60 points

22 commentaires

  1. J’ai été incroyablement surprise par ce roman qui a réussi à me toucher au plus profond de moi-même. Je m’attendais à une histoire sur une intervention de greffe en salle d’opération et pas du tout ! C’est tellement humain, réaliste, émouvant sans être larmoyant. Le style de Maylis de Kerangal m’a profondément plu et m’a donné envie de la découvrir davantage, notamment avec Corniche Kennedy que j’ai aussi adoré.

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