Un enchantement! Véritablement un enchantement! Ce long métrage d’animation est un ravissement pour les yeux et pour le cœur.
Le Garçon Et La Bête est une film d’animation japonais réalisé par Mamoru Hosoda qui raconte comment Ren un jeune homme de 9 ans va fuguer et se retrouver l’on ne sait trop comment dans la cité légendaire de Jutengai habitée uniquement par des bêtes humanoïdes destinées à devenir des divinités. Il va rapidement devenir l’apprenti de Kumatetsu, ours mal léché prétendant au trône suite à l’annonce de l’empereur des bêtes qu’il a l’intention de passer à l’état de divinité. Une amitié mêlée de rancœurs va alors se nouer entre l’ours humanoïde et l’enfant. Une véritable relation père-fils va naître entre les deux individus que tout oppose; qui avec le temps passant vont devoir surmonter bien des obstacles.

Vous aurez compris à la lecture du pitch de ce film que le tout fleure bon les légendes et la culture japonaise. Effectivement, le film est imbibé de cette douce senteur que seuls peuvent nous procurer les films à la sensibilité japonaise. Et on ne s’y trompe pas devant ce Garçon Et La Bête.
Ce qui frappe dan ce film c’est la sensibilité, la douceur et surtout la justesse avec laquelle le lien fort entre Ren et Kumatetsu se crée. Tout est juste, simple et naturel. C’est effectivement empli de clichés et de choses prévisibles dans cette belle relation qui se noue mais l’on se prend au jeu et l’affection pour les personnages grandit au fil du film. Matinée de petites touches d’humour, le spectateur est plongé dans cette histoire d’amitié à bras ouverts. Bien sûr, tous les poncifs du genre sont là, on y échappe pas, mais le tout est formidablement bien traité. On se met dans le camp des deux personnages et l’on comprend le point de vue des deux lorsque vient le temps de l’éloignement entre le garçon et son père de substitution.

Mais le film ne repose pas que sur ses deux personnages principaux. Il présente aussi d’autres personnages attachants, tous avec leur caractère propre et leur utilité dans cette douce fable. Chacun y va de son point de vue, de son conseil… On a aussi droit à un méchant très bien traité. Très loin du méchant monolithique dont les aspirations sont grotesques. Ici, l’ennemi n’est pas si loin du personnage de Ren. Il est une sorte d’écho de ce qu’il aurait pu être si Kumatetsu l’avait élevé autrement. Là encore, l’éducation revient au centre des débats.
Puis que c’est joli! L’animation y est exemplaire. Les dessins sont superbes et se permettent quelques moments d’onirisme et de poésie rares qui surprennent par le changement de graphisme de l’œuvre mais qui imprègnent le film d’une véritable identité visuelle. Le tout est très fluide et magnifiquement colorisé. La japanimation atteint ici son paroxysme et l’on ressort du visionnage avec des étoiles plein les yeux.

Le dernier acte du film revenant plus à ce que l’on connaît de la japanimation traditionnelle. On se croirait plongé dans un manga de baston presque. Tous les codes du genre s’y retrouvent. Affrontements au sabre, pouvoirs dantesques, rivalité exacerbée, destruction…Cela dénote fortement avec le reste du film mais ce changement de ton trouve finalement tout son sens. Ren y affrontant son sombre reflet apparaissant dès le début du film à travers les traits de son rival. La métaphore avec Moby Dick étant saisissante et magnifiquement mise en images; ce livre étant un fil conducteur du long métrage d’animation. C’est juste très malin de finir comme ça avec l’ombre menaçante d’une baleine qui plane sur notre héros. Insidieuse et ténébreuse… Ren y opposant les instructions qu’il a pu avoir de son mentor. Puis que cette dernière partie est visuellement éblouissante! C’est d’une beauté effarante, appuyée encore plus par des idées judicieuses de mise en scène.

Le film a aussi le mérite de nous présenter un personnage féminin loin des clichés. Une femme intelligente pleine de convictions. Il met aussi en exergue l’utilité de l’apprentissage et de se cultiver. Il met en avant la lecture et la force de la littérature. Voir un héros type « manga » se démener pour faire des études et s’instruire est assez vivifiant.

Bref, un sans faute pour cette magnifique œuvre doucereuse qui saura émerveiller et surtout émouvoir grands et petits. Un film très instructif et qui met à profit tout ce qui englobe la culture japonaise avec brio
En tout cas, ta chronique donne terriblement envie de le voir ! Je me le note 😉
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ah ben il est passé hier soir à la tv, sur w9 je crois!
Alex.
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Mince x)
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Je ne connaissais pas. Cela pourrait me plaire… plus que Silent Voice vu la semaine passée.^^
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