*Chronique du Renard Bavard* Tu ne tueras point (Film de 2016)

Avec ce film Mel Gibson marque son retour en grandes pompes et en grande forme! Alors c’est sûr qu’il fut boudé et vilipendé durant une longue période et je ne veux pas débattre sur le sujet tant cela n’a ici aucun intérêt. Toujours est-il qu’avec son « Tu Ne Tueras Point », Mel propose un grand film de guerre terriblement exemplaire. Une œuvre totale, sans concessions, jusqu’au-boutiste, qui imprègne la rétine et remue les tripes. Et le pire c’est que tout ceci est une histoire vraie.

« Tu Ne Tueras Point » nous raconte un pan de l’existence de Desmond Doss, homme très croyant qui décida de s’engager avec l’armée américaine pour combattre les japonais lors de la seconde guerre mondiale. Son but réel étant surtout de sauver le plus d’hommes possibles des champs de bataille.  Sa croyance lui intima l’ordre de respecter à la lettre les enseignements de son Dieu et il partit au combat avec le refus catégorique de tuer. Il refusa même de porter une arme. Ce qui lui a presque valu la cour martiale…Évidemment, vous vous doutez bien que si son histoire est racontée, c’est que ce soldat clairement atypique aura marqué la seconde guerre mondiale. S’illustrant à la sanglante bataille d’Hacksaw Ridge, il sauva de nombreuses vies en portant très peu d’intérêt à la sienne. Ce film nous raconte son formidable exploit.

Et c’est une putain de claque dans la tronche! Si le film démarre de manière un peu mièvre et plan-plan en nous exposant quelques moments de la jeunesse de Desmond, il s’emballe à partir du moment où notre héros s’engage et part s’entraîner. Il y a bien une scène qui voulait un peu trop se la jouer « Full Metal Jacket » à mon goût avec un Vince Vaughn en roue libre qui m’a un peu dérangé, mais par la suite c’est du tout bon.

C’est ici la queue pour le nouvel Iphone?

Alors oui, Gibson ne va pas perdre son aura de « Mad Mel » avec ce film car l’on assiste ici à une véritable boucherie, c’est un total déferlement de violence dans certaines scènes avec en option une bonne dose de sanguinolent…Mais merde c’est la guerre quoi! Rien de plus normal. On ne va pas édulcorer les drames de notre Histoire juste pour ne pas choquer. Il est important de retransmettre la violence de la guerre. Bref… Les thèmes de cette histoire vraie sont une bénédiction pour Gibson tant cela touche à ce qu’il aime. Le pacifisme exacerbé dans un déchainement de violence. Une foi exaltée mise à l’épreuve. Une fresque épique et chevaleresque. Tout y est. Et le réalisateur s’en donne à cœur joie et réalise une œuvre totale et imparable.

La guerre, j’aime pas trop beaucoup ça…

Aidé en cela par des acteurs tous excellents. Andrew Garfield, Hugo Weaving, Vince Vaughn et j’en passe. Que du beau linge qui mouille intensément sa chemise pour ce long métrage. Le film est traversé de part en part par ce sentiment de folie et d’exaltation humaine. Cela pourrait paraître excessif, surtout concernant la religion, mais c’est un domaine essentiel à Mel et puis si les ricains déjà très croyants à la base ne le sont pas sur le champ de bataille, surtout en 39-45, c’est à n’y rien comprendre. Voilà, pourquoi moi, qui suis très athée et écœuré par le bla-bla religieux habituellement, n’ait pas été estomaqué par tout ce déballage durant le film. Cela m’a semblé normal et logique.

Pour finir, Spielberg peut aller se rhabiller avec son « Soldat Ryan », qui détenait jusqu’ici le record du réalisme. Tu Ne Tueras Point choque et pousse la véracité du champ de bataille jusqu’à presque transformer certaines scènes du film en Violent-Porn Movie. Tous les autres films de guerre sont battus à plate couture là-dessus. Âmes sensibles s’abstenir. Si l’insistance un peu lourde sur l’aspect religieux pourra en rebuter certains, force est d’admettre que ce film est épique et surtout d’une dinguerie incroyable. Semblant être sorti d’une autre époque, il fait un bien fou finalement tant il ne concède rien par rapport aux canons du cinéma actuel bienséant. Visuellement redoutable et humainement fort, ce film conte une histoire prenante et captivante. A voir car c’est incroyablement fou!

Bordel, pourquoi c’est toujours à moi d’être le Sam en soirée?

Ma note: 9/10.

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