Les monologues du vagin de Even Ensler (2007)

J’ai décidé de faire parler les femmes, de les faire parler de leur vagin, de faire des interviews de vagins…,et c’est devenu ces monologues… Au début ces femmes étaient un peu timides, elles avaient du mal à parler. Mais une fois lancées, on ne pouvaient plus les arrêter. Les femmes adorent parler de leur vagin.

« Je dis « vagin » parce que j’ai lu les statistiques. Partout les vagins subissent de mauvais traitements. Des centaines de milliers de femmes sont violées chaque année dans le monde. Cent millions de femmes ont subi des mutilations génitales. La liste est longue. Je dis « vagin » parce que je veux que cessent ces horreurs. Et je sais qu’elles ne cesseront pas tant que nous n’admettrions pas qu’elles existent. Et le seul moyen de le savoir, c’est de permettre aux femmes de parler sans peur d’être punies ou sanctionnées. »

Ouvrage époustouflant. En seulement quelques pages (134) j’ai été émue, triste, outrée et morte de rire. C’est un tout  petit recueil qui fait parler les femmes. Et qui nous déculpabilise. C’est un livre très inspirant, les mots se font précis, décrivent, disent, racontent, dénoncent, rassurent.

C’est une pièce de théâtre que j’aurais adoré voir ! L’auteure lève le voile sur des non-dits imposés par la culture et la société et enfin toutes ces choses liées au sexe de la femme et qui sont passées sous silence.

Bref, c’est court, c’est intense, c’est à mettre dans toutes les mains (homme ou femme) , c’est à lire et à relire.

« Ces trois dernières décennies de féminisme ont été également marquées par une profonde colère devant la révélation des violences exercées contre le corps des femmes, que ce soit par le viol, les abus sexuels durant l’enfance, la violence anti-lesbiennes, la maltraitance physique, le harcèlement sexuel, le terrorisme contre la liberté de reproduction, ou le crime international que constitue la mutilation génitale des femmes. »

(Avant-propos, Gloria Steinem)