» Moi, je me plais dissimulé dans le clair-obscur. Ou perché tout en haut, comme un équilibriste au-dessus du vide. Je refuse de choisir mon camp, je préfère le danger de la frontière. Si un soir, vous me croisez dans le métro ou dans un bar, vous allez obligatoirement me dévisager, avec embarras, probablement cela vous troublera, et LA question viendra vous tarauder : est-ce un homme ou une femme ? Et vous ne pourrez pas y répondre. «
Paul a 17 ans, il vit avec sa mère Lena et sa compagne Stella. On peut dire qu’il n’a pas une vie conventionnelle : sa mère est tatoueuse, elle passe son temps à jurer sur tout le monde, c’est une révolutionnaire, réfractaire à toutes règles et elle considère l’hétérosexualité comme une tare.
« Ma mère n’était qu’une vieille adolescente courant après son ombre. »
Stella est la force tranquille du couple, c’est l’équilibre de la famille, le pilier. Lorsque Paul décide d’arrêter le lycée, c’est Stella qui va lui proposer de venir travailler dans son restaurant.
Paul vit donc en décalage avec la société actuelle, c’est ce qui lui a fait quitter le lycée d’ailleurs. Il n’a qu’un seul ami, Alex. Il a la particularité d’être androgyne. Personne ne sait vraiment si c’est un homme ou une femme et il joue de ça. Il ne connait pas son père, et même s’il dit le contraire, cette absence pèse sur son existence.
La quête de soi est au cœur de ce roman, Paul doit trouver sa place dans cette société ou la « normalité » est de mise.
C’est un bonheur de retrouver la plume de Jean-Michel Guenassia, comme dans le premier roman que j’ai lu de lui, il excelle dans la création de personnage criant de vérité. J’ai adoré sa plume et son histoire. Même si l’intrigue part un peu dans tous les sens dans la dernière partie. Ça n’enlève rien au charme du roman.
« Nous sommes tous comme des trains solitaires qui foncent dans la nuit, sans savoir ce qui nous attend au prochain tournant, s’il y aura une barrière ouverte, ou un obstacle, si nous réussirons à le franchir, ou si nous bifurquerons, si nous déraillerons, ou si nous échapperons à la sortie de route, il faut juste continuer jusqu’au moment où on rentrera en gare, et où on restera à quai à jamais. »
Dans la pile, celui-là. J’aime beaucoup l’auteur.
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moi ausssiiii
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