Libérées ! : Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale de Titiou Lecoq (2017)

« Un jour, je me suis demandé : pourquoi est-ce moi qui ramasse les affaires qui traînent ? Je n’ai trouvé qu’une seule réponse. Parce que je suis une femme qui vit avec un homme et deux enfants et que, conséquemment, les corvées, c’est pour ma gueule.
Être une femme, ce n’est pas seulement l’idéal de minceur et de cheveux qui brillent, c’est le souci permanent des autres et du foyer, c’est être sans cesse ramenée à la saleté, aux taches, à la morve. L’égalité serait déjà là, mais les femmes conservent la conviction intérieure qu’elles doivent s’occuper de tout et tout le monde, et d’elles en dernier, s’il reste cinq minutes à la fin de leur triple journée.
Cette féminisation de la sphère privée implique une autre conséquence : l’espace public est toujours masculin. Peut-on se dire égaux quand la moitié de la population adapte ses vêtements en fonction des transports et fait attention à ne pas être seule la nuit dans la rue ? Et si le combat féministe devait encore et toujours se jouer dans la vie quotidienne de chacune et chacun, chez soi, dans sa propre maison, devant le panier de linge sale ?


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Je découvre cette auteure grâce à cet essai et j’en ressors ravie! J’ai tellement aimé tout ce dont elle a parlé, et je me suis tellement sentie concernée que j’ai quasiment noté un passage sur deux.

Elle décortique avec humour et statistiques les inégalités homme/femme, à la maison particulièrement. Elle aborde énormément de sujets différents : la chaussette sale qui traîne mais que nous sommes les seules à remarquer, la double journée des mamans, les femmes qui s’occupent de toute la paperasse, les pères qui se vantent d’en faire beaucoup avec les enfants, mais qui ne s’occupent que des trucs sympa comme jouer avec eux , sans que ça ne réduise la charge de la maman. La culpabilité de la maman qui court partout, le manque de temps, le fait de se perdre en tant que femme dans son rôle de maman. Les femmes qui se font harceler depuis leur adolescence. Les petits garçons qui sont autorisés à être baggareurs et turbulents mais qui n’ont pas le droit de montrer leurs émotions, les petites filles qui doivent être sages et discrètes. La société de consommation qui influence les gens à absolument tout genrer.

Elle ne parle pas que des femmes en tant que maman, mais comme j’en suis une, ce sont les chapitres qui m’ont le plus touchée.

 » Dès l’âge de 13 ans, c’est supporter les regards concupiscents des vieux. C’est se priver de nourriture. Faire attention à son comportement. Se faire traiter de salope des dizaines de fois dans sa vie.  » 

Les tâches ménagères, le grand débat, les hommes qui pensent en faire beaucoup mais qui n’ont aucune conscience de ce qu’ils font vraiment. Les femmes qui n’arrivent pas à lâcher prise et qui font absolument tout et qui sont à la limite du burn-out.

« Toutes les études disent la même chose : les tâches ménagères sont aussi peu appréciées par les hommes que par les femmes, mais, si une tâche est considérée comme rebutante par les deux membres d’un couple, c’est la femme qui va s’en charger » 

Tout est très bien documenté et justifié avec des recherches et des statistiques et tout ça raconté avec justesse et humour. Je suis impressionnée par son boulot de recherche. Elle mêle histoire, sociologie et culture. Chaque chapitre est percutant. C’est un livre drôle et militant qui devrait être lu par tous et surtout par les hommes. C’est un ouvrage d’utilité publique.

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6 commentaires

  1. Tout ça est bien vrai ! Malheureusement, je pense (en tout cas ça marche pour moi !) que certaines femmes ont développé ce petit côté perfectionniste qui fait que si môôsieur se décide à faire qqch, on ne l’estimera pas fait correctement. Bête exemple chez moi : j’ai 8 coussins qui garnissent le coin salon. Les mêmes depuis 12 ans. Et les (très) rares fois où mon mari les remets en place (il en fait une montagne le soir pour regarder la télé et laisse tout comme ça en allant se coucher… 😡), il les remet mal ! Dans le désordre ! Ça me rend dingue… et pourtant, ce n’est sans doute pas si grave que le coussin Paris soit à la place de celui de New York ? Ben pour moi, si… j’arrive pas… du coup je fais moi-même…

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