Bakhita De Veronique Olmi

Bakhita, née au Darfour au milieu du XIXe siècle, est enlevée par des négriers à l’âge de 7 ans. Revendue sur un marché des esclaves au Soudan, elle passera de maître en maître, et sera rachetée par le consul d’Italie. Placée chez des religieuses, elle demande à y être baptisée puis à devenir soeur.

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mon avis

C’est toujours difficile de faire une chronique dont on ne ressort pas indemne. Ce genre de lecture difficile, marquante, poignante et magnifique. Bakhita, on entend parler d’elle partout en ce moment, puisque ce roman à eu un succès fulgurant, et je comprends pourquoi.

C’est l’histoire de Bakhita, de sa vie, depuis ses 7 ans quand elle se fait enlever pour être vendue et devenir esclave, jusqu’à ses 78 ans quand elle meurt en sainte. Elle est née au Darfour au milieu du XIXè, en tout cas c’est ce qu’on pense, car Bakhita a tout oublié, jusqu’à son prénom. A partir de ses 7 ans, sa vie ne sera que souffrance, elle sera battue, vendue, maltraité, torturée… Jusqu’au jour où un consul Italien va l’acheter et va changer sa vie.

Ils avancent dans le bruit lourd des chaînes.Ils se traînent, frappent la terre de leur malheur. c’est le bruit du fer qui claque et gémit dans le vent. La longue file des épuisés et des mourants. Leurs grimaces de douleur et leurs lèvres brûlées. Leurs yeux aveugles. Leur peau déchirée. Et on dirait que ce n’est pas une caravane qui passe, mais une seule personne, une seule douleur qui pose son pas sur la plaine et l’écrase.

Comment ne pas être bouleversée par cette histoire ? Elle a survécu à toutes les horreurs,  lutté contre tous les démons, vu passé les 2 guerres mondiales, mais elle est toujours là, elle lutte, elle vit ! Elle va devenir une sainte ! Elle a su trouver au plus profond d’elle, la force de survivre et c’est le plus beau des combats. Même si elle gardera toujours au fond d’elle cette culpabilité des survivants qui la ronge.

Avec force et précision, Véronique Olmi nous décrit la vie hors du commun de Bakhita, c’est puissant, c’est poignant. C’est une plume magnifique que celle de Véronique Olmi, l’écriture est poétique malgré la noirceur du roman, la narration est superbe et pleine d’humanité. Il ne peut qu’être un coup de coeur.

Elle se souvient d’elle-même,c’est loin dans sa vie et c’est très proche, un vent violent qui la bouscule, ranime les braises de ce qu’elle a été.Sa vie.Son enfance quelque part.Quand elle n’était différente de personne.Quand être noire était simplement être.

Coup de coup de coeur

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Elle voudrait leur dire comme la vie est rapide, ce n’est qu’une flèche, brûlante et fine, la vie est un seul rassemblement, furieux et miraculeux, on vit on aime et on perd ce qu’on aime, alors on aime à nouveau et c’est toujours la même personne que l’on cherche à travers toutes les autres. Il n’y a qu’un seul amour. Une seule hostie partagée. Un seul pain multiplié. Elle voudrait leur dire, mais avec son mélange et sa timidité, qui la comprendrait ?


Lu également pour la coupe des 4 maisons (#TeamPoufsouffle) : Item : Bloclang : un livre qui n’a qu’un seul mot pour titre (+70 points) #CoupeDes4Maisons



 

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