» […] la température était tombée en dessous de moins quarante degrés. La neige se fit bleue et la limite entre terre et ciel s’estompa. Le soleil, dépouillé de sa splendeur et privé de son éclat, végétait désormais dans une misère prolétarienne. Le froid vif buvait toute sa chaude et vivifiante liqueur – désormais seuls le feu de bois, l’amour et trois cents grammes quotidiens d’un pain mêlé de cellulose et d’arêtes de poisson devaient nous défendre contre la mort. «
Alors que la Pologne en 1939 est partagée entre l’URSS et l’Allemagne et que son père a été expédié au goulag, Petia, 8 ans, a été déporté avec sa mère en Sibérie. C’est un livre assez incroyable, où Petia nous raconte son enfance étouffée dans une vie où l’interdit et la terreur règnent. Il y a 18 chapitres dans ce livre et chacun se termine par la mort d’un des protagonistes, que ça soit un ami de Pétia, un adulte, un agent du NKVD ou encore d’un Bienheureux.
Piotr Bednarski écrit d’une façon si poétique que j’en ai été surprise, je ne m’attendais pas à ça, tranches de vie racontées d’un éclat unique, naïf et mature à la fois. C’est poignant, c’est bouleversant. Toute son existence n’est que cruauté et malheur et pourtant c’est un roman poétique et plein de leçons de vie.
C’est un petit livre alors je ne peux pas faire de chronique a rallonge sans trop me répéter. En bref, c’est un beau roman autobiographique tout petit (190 pages) qui plaira a tous les amoureux de la poésie.
Les femmes russes pleuraient peu de temps, les larmes leur manquaient tant étaient nombreux les malheurs qui les frappaient. Les Russes avaient appris à pleurer sans larme.
15/20
Lu dans le cadre du challenge » tour du monde littéraire » – Pologne.
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