DAVID DUCHOVNY en concert à la ROCKHAL de Luxembourg 

Et oui ! Duchovny n’est pas qu’un acteur, un producteur mais aussi un écrivain. Il est aussi un artiste musical. Il compose et il chante. Et grâce à sa notoriété, il a pu enregistrer un album (intitulé Hell or Highwater) qu’il a décidé de défendre dans une tournée mondiale. Tournée qui est passée pas très loin de chez moi. En tant que grand fan de l’agent Fox Mulder et du cynique Hank Moody, je me devais de profiter du passage de l’acteur pour l’approcher. Et alors que je n’étais pas fan de sa musique (et oui, je me suis imposé une partie de l’album tout de même avant…une folk rock peu inspirée) ni même de ses écrits (ce qui n’a rien à voir mais cela me permet de vous inviter à lire ma chronique de son roman « oh la vache ! » sur ce même blog si vous ne l’avez pas encore fait 😉 et oui, je suis corporate !) je suis allé le voir en concert avec un sourire béat d’admiration voire niais pour certains.

Et je fus plutôt agréablement surpris. Les morceaux de l’album sont plus énergiques, plus percutants et plus rock sur scène. Malgré les textes toujours aussi clichés et faciles, les musiques s’écoutent agréablement. Il faut dire que Duchovny se donne à fond pour nous vendre sa musique. Loin de se contenter de nous cracher les morceaux en grand acteur qui n’a rien à prouver au public ; il sautille partout, danse comme un damné, descend auprès de la foule, joue avec la foule et déconne beaucoup. Qu’est-ce qu’il déconne ! C’est là qu’on voit que son personnage de Hank Moody dans Californication est très proche de son état d’esprit. Il a le même humour. Et on a le droit a du bla-bla avec lui entre chaque morceau. Ce qui n’est pas désagréable car ses interactions avec le public marchent très bien et ne sont pas téléphonées. On rigole de bon cœur. Et on sent vraiment qu’il est content d’être là et amusé de nous parler des différences culturelles qui ont pu l’interpeller.

Alors certes, sa voix est faiblarde par moments (lorsque son guitariste chantait on ne pouvait nier qu’il chantait bien mieux que lui) mais il en a conscience. Il a conscience que si le public est là c’est avant tout pour voir l’acteur plus que le musicien. Il n’y a qu’à voir la tête du public pour s’en persuader. Des midinettes allant de 20 à 50 ans se pâmant devant ses muscles saillants et sa dentition carrée parlant constamment de X-files ou de Californication (j’assume pleinement d’en faire partie^^). Il le sait très bien que sa notoriété lui a permis de remplir la salle.  Et d’ailleurs il a bien insisté sur le fait que l’on devait acclamer chacun de ses musiciens car sans eux il ne serait rien et ne pourrait pas s’offrir ce petit plaisir sur scène. Car il est évident en le voyant qu’il fait sa pour s’amuser plus que pour en vivre. Peut-on lui en vouloir de profiter de sa notoriété pour s’amuser ? Seul l’artiste désabusé qui peine à remplir des salles et même à trouver un tourneur pourra en juger…

Donc une heure trente de rock, de folk, de country (sic), de balades pop, mâtinée de reprises parfois très surprenantes et hilarantes. Le tout rondement mené par un Duchovny généreux, en pleine forme jusqu’à la fin malgré ses 55 années et son inexpérience de la scène. N’hésitant pas à mouiller la chemise surtout lorsqu’il fait monter des groupies sur scène qui ne peuvent s’empêcher de le dévorer des yeux et de se dandiner auprès de lui comme des adolescentes en rut. En somme un moment agréable passé en compagnie du pingouin (et oui, le pingouin vert était avec moi. La classe !!!). Pas un grand concert ni un grand moment de musique mais un délicieux moment à vivre en cette époque qui se veut si avare en plaisirs simples.