Nomadland de Jessica Bruder

J’ai découvert ce livre grâce à Marie-Ca et sa magnifique chronique ! Sinon je pense que je ne l’aurai même pas remarqué (Malheureusement). L’auteure, Jessica Bruder a suivi pendant des années ces retraités, issus de la classe moyenne qui se retrouvent, après avoir perdu leur job ; sans rien. Et qui décident de tout plaquer pour vivre dans un van, un camping-car ou une voiture aménagés : les nomades américains. Ces personnes que l’on croise souvent et qu’on imagine soit en vacances, soit SDF. Mais la vérité est toute autre. Déjà, ils se considèrent comme « sans adresse fixe » ce qui fait toute la différence. N’ayant plus les moyens de payer leur maison, ils parcourent les routes à la recherche d’emplois saisonniers. Dans les campings, les usines, les fermes, etc.

« Il y a toujours eu des itinérants, des vagabonds, des bourlingueurs, des âmes errantes incapable de tenir en place. Mais aujourd’hui, au vingt et unième siècle, on assiste à l’émergence d’une nouvelle tribu de voyageurs. Des gens qui n’auraient jamais pensé devenir nomades un jour se retrouvent bien malgré eux sur la route. Ils sont obligés de quitter leur maison ou appartement pour vivre dans ce que certains appellent des « résidences sur roues » : vans, campings-cars d’occasion, ; bus scolaires, campers 4 X 4, mobile homes et même bonnes vieilles berlines. « 

Pour ses recherches, l’auteure est même allée jusqu’à s’acheter un van et prendre un travail saisonnier. Grâce à cela elle a vraiment pu s’imprégner de la vie des nomades. Et elle nous retranscrit son ressenti avec justesse et sans jugement. La vie est rude, les conditions de travail sont souvent atroces et on continue d’avoir peur de ne pas tenir financièrement ou moralement jusqu’à la fin du mois.

nomadland

Toutes les  personnes , sans exception, que Jessica Bruder a rencontré durant son enquête son très touchantes, certaines ont eu des postes à haute responsabilité et se sont retrouvées sans rien du jour au lendemain, d’autres ont perdus leur emploi ou ont eu un divorce difficile. Bref, elles ont toutes leur histoire, leur passif, leur douleur. C’est très difficile de rester insensible face aux parcours de ces personnes.

Certains passages, surtout ceux sur les conditions de travail déplorables, m’ont écœuré, comment peut-on traiter des employés de cette manière ? Comment peut-on laisser des personnes âgées se détruire la santé sans réagir ?

Cette lecture a été très édifiante et intéressante ! On imagine pas le nombre de personnes, faisant partie de la classe moyenne qui se retrouvent complètement démunies et presque à la  rue, mais en général elles restent assez positives et optimistes et sont toujours prêtes à partager. Ce qui est sidérant.

On est bien loin du rêve américain.


Souvent, pour les familles à revenus modestes, cela signifie qu’il reste peu, sinon rien, pour se nourrir, se soigner et subvenir aux autres besoins essentiels.Beaucoup de ceux que j’ai rencontrés avaient l’impression que le jeu était truqué depuis trop longtemps. Ils avaient donc trouvé le moyen de déjouer le système.

4 commentaires

  1. Il y a quelques années, j’étais chez ma belle sœur aux États-Unis, en Arizona. Nous roulions sur une route lojn de tout (normal, c’est l’Arizona) quand à un croisement, nous avons vu homme, debout en plein soleil, tenant une pancarte indiquant l’ouverture de je ne sais quel commerce au bout de la route.
    Commentaire de ma belle-sœur : il y a 3 mois, ce même homme tenait ici une pancarte pour annoncer la fermeture du commerce précédent.
    Eh oui, on est loin de l’Amérique qui nous fait rêver !
    Belle soirée à toi, Petit Pingouin Vert.

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