Sorcières de Mona Chollet

Qu’elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l’Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?


Dans cet essai, Mona Chollet démontre que depuis la nuit des temps les violences faites aux femmes sont toujours présentes ; qu’elles soient physiques, psychologiques ou sociales, les femmes ont subit et subissent encore beaucoup de violences et d’inégalités. La sorcière représentait la femme forte et indépendante qui n’avait pas besoin d’hommes pour la soutenir. Elle effrayait les hommes. Selon Mona Chollet, car selon moi, ils s’en foutent.

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Mona Chollet aborde beaucoup de thèmes, celui de la mère de famille qui se perd dans son rôle de maman, celui de la femme qui ne veut pas avoir d’enfants, celui de la femme qui doit cacher sa vieillesse derrière des teintures ou du maquillage. De nombreuses femmes sont décrites, la femme qui assume son célibat, celle qui assume son âge, celle qui subit la pression de la société pour fonder une famille, celle qui a subit des violences médicales, etc.

Elle s’est appuyée sur des témoignages, des extraits de romans, des travaux d’experts et des statistiques.

A une journaliste qui lui demandait pourquoi elle ne se mariait pas, elle avait fait cette réponse restée célèbre :  » Je n’arrive pas à m’accoupler en captivité. »

Même si les thèmes abordés étaient très intéressants je ressors un peu déçue de cette lecture car j’aurais aimé qu’elle rapproche plus le sort fait aux sorcières à celui de la condition féminine actuelle ; ce qu’elle n’a fait qu’au début. J’ai trouvé la structure de ce livre un peu compliquée et confuse. C’est un empilement d’idées de différentes personnes sans vraiment de développement. En bref, une bonne idée de départ mais qui a été mal exploitée.

12 commentaires

  1. Ah c’est marrant, j’ai justement trouvé que l’enchaînement des idées se faisait bien. Aussi, c’est un retour que j’ai vu fréquemment, que Chollet ne parle pas assez de la figure historique de la sorcière et que le rapprochement ne soit pas… plus proche. Ce que je comprends tout à fait ! Mais je ne devais pas avoir les mêmes attentes ou alors j’en savais déjà plus sur le livre, c’est possible ; dans cet ouvrage, il est surtout question des sorcières d’aujourd’hui, finalement =)
    Bon, au moins, malgré la petite déception, ça t’a intéressé et c’est chouette.

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  2. Il a l’air intéressant. Je serai plutôt d’avis que cette figure effraie les hommes (la femme forte, etc.), car beaucoup se sentent menacés par le féminisme encore de nos jours. C’est vrai qu’on dit « misogyne », pourtant on dit « homophobe », « xénophobe », et ce suffixe « phobe » m’a toujours semblé pertinent (pour côtoyer ce genre de personnes malheureusement), et j’ai l’impression qu’on retrouve de ça aussi chez certains hommes comme les incels, ou ceux qui ont peur que le système de domination s’inverse. Pour certains, la simple idée de ne plus avoir le droit de toucher des fesses pour commencer une drague, c’est dangereux.

    Après, difficile d’être péremptoire avec ce genre d’idées, de connaître la proportion. Avec ce genre d’essais qui s’appuient sur des idées/anecdotes, c’est compliqué d’avoir vraiment des statistiques je suppose (peut-être qu’il y en a dans ce livres) et du coup ça reste très interprétable. C’est aussi pour ça que je n’ai pas encore sauté le pas. Je suis très intéressée mais je crains d’en sortir sans en savoir vraiment plus sur le sujet.

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  3. Tu n’es pas la première à relever ce « défaut » pour ce livre, du coup cela me donne moins envie de le découvrir. Je suis en train de lire Chez soi de l’auteure et j’aime beaucoup pour l’instant. Peut-être qu’elle a été davantage inspirée par le thème…

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  4. Bonjour Petit Pingouin,

    Je rejoins votre avis à 100 % !
    Voici comment se terminait mon billet sur cet essai : « Les thématiques et l’angle de vue adoptés par Mona Chollet promettaient un essai passionnant, dont je ressors pourtant un peu déçue. Je m’attendais à ce qu’elle se tienne davantage à la ligne conductrice évoquée en début de récit, consistant rapprocher le sort fait aux « sorcières » à la condition féminine en général. Or, une fois passée l’introduction, hormis quelques allusions sporadiques, elle est rapidement abandonnée. J’ai par ailleurs trouvé la structure de l’ensemble un peu confuse, manquant parfois de liant, et que certaines pistes de réflexion auraient mérité d’être traitées avec davantage de profondeur.  »

    Dommage… mais je suis par ailleurs ravie de découvrir ces lieux au hasard de mes pérégrinations bloguesques !

    A bientôt,

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